En France, environ un couple sur huit, consulte en raison de difficultés à concevoir un enfant, selon l’Inserm. Dans trois quarts des cas, l’infertilité est d’origine masculine, féminine, ou elle associe les deux sexes. On parle d’infertilité en cas d’absence de grossesse malgré des rapports sexuels non protégés en l'absence de contraception pendant une période d’au moins 12 mois. Ce délai passe généralement à six mois lorsque la femme a plus de trente-cinq ans, âge à partir duquel la fertilité commence à décroître.
Les différentes étapes du bilan d’infertilité
La première consultation médicale vise à rechercher l'existence de facteurs favorisant la baisse de fertilité féminine ou masculine. Elle tient compte tout d’abord :
- Du mode de vie : alimentation, type de profession (les exposant possiblement à des produits toxiques ou au stress), surpoids, tabagisme…
- De la santé globale : présence d’une maladie chronique comme du diabète, une maladie auto-immune, des addictions ou des antécédents de cancer…
Pour déterminer quel type d’infertilité peut être en cause, le médecin va également s’intéresser :
- Chez la femme : à l’âge à partir duquel elle a eu ses premières règles, la régularité et la durée de ses cycles menstruels, son passé gynécologique afin de savoir si elle a déjà eu des fausses couches, effectué une interruption de grossesse (IVG), si elle est atteinte d’endométriose ou du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et si elle a déjà eu des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) ou des fibromes utérins, des pathologies qui peuvent impacter la fertilité.
- Chez l'homme : s’il a déjà contracté des IST également, subit une torsion du testicule, un testicule non descendu ou encore une hernie inguinale.
Puis viennent différents examens médicaux spécifiques :
Chez la femme :
- Un frottis du col de l’utérus ;
- La réalisation d’une courbe de température afin de déceler à chaque cycle, le pic de fertilité s’il y en un ;
- Une prise de sang pour mesurer les différents niveaux hormonaux à des moments précis du cycle menstruel, comme : la progestérone (en deuxième partie de cycle), la FSH (hormone folliculo-stimulante), la LH (hormone lutéinisante), les œstrogènes et la prolactine ;
- Une échographie pelvienne afin d’inspecter l’utérus, les ovaires et les trompes de Fallope et de détecter d’éventuelles anomalies comme des kystes, des fibromes, ou des polypes ;
- Une hystérosalpingographie. Cet examen radiographique, après injection d’un produit de contraste dans l’utérus, permet de mettre en évidence la perméabilité des trompes de Fallope et d'observer s’il y a des obstructions ou des malformations utérines ;
- Une biopsie de l’endomètre. Ce prélèvement de la muqueuse utérine aide à vérifier sil’endomètre (la paroi interne de l’utérus) est prêt à accueillir un embryon ou pas.
Chez l'homme :
- Un spermogramme. Il consiste à analyser un échantillon de sperme pour définir le nombre de spermatozoïdes, leur mobilité, leur forme et leur taille. Ces différents paramètres peuventindiquer une défaillance de ces derniers ;
- Un prélèvement sanguin est parfois réalisé pour mesurer les niveaux de certaines hormones, comme la testostérone, mais également la FSH, la LH et la prolactine pour évaluer la fonction des testicules ;
- Une échographie testiculaire. Cet examen vise à détecter s'il existe des anomalies physiques au niveau des testicules, comme une varicocèle (varice des veines des testicules), une masse ou une obstruction ;
- Un test de fragmentation de l'ADN spermatique. Il s'agit d'une analyse qui déterminel'intégrité de l'ADN des spermatozoïdes, car des spermatozoïdes avec un ADN fragmenté diminuent les chances de fécondation ou d'obtenir une grossesse évolutive.
Ces différents examens sont cruciaux pour permettre au couple d’être correctement accompagné afin d’avoir un enfant dans les meilleures conditions.