Si la polysomnographie (PSG) demeure l’examen de référence et extrêmement fiable en matière de diagnostic, elle se révèle difficile à grande échelle. Face à ces contraintes, plusieurs alternatives innovantes voient le jour. Deux grandes catégories se distinguent.
- Les dispositifs portables, ou « wearables » : montres, bagues, patchs, bandeaux ou capteurs auriculaires qui suivent en continu la fréquence cardiaque, l’oxygénation ou les mouvements, tout en préservant le sommeil.
- Les « nearables » : les capteurs intégrés aux matelas, microphones ou systèmes Doppler qui permettent d’analyser le sommeil sans contact direct avec le patient.
Certaines technologies se fondent sur des principes innovants
- La tonométrie artérielle périphérique repose sur l’utilisation d’un manchon positionné à l'extrémité du doigt, gonflé à une pression sous-diastolique. Il mesure les variations de pression vasculaire et analyse les variations de l’onde de pouls pour identifier les épisodes d’apnée du sommeil.
- La ballistographie utilise des capteurs pneumatiques intégrés aux matelas ou aux oreillers. Ils détectent les variations de pression induites par les mouvements thoraco-abdominaux et les battements cardiaques, permettant ainsi d’estimer la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire et les mouvements du dormeur. Ces signaux sont souvent couplés à un enregistrement sonore (détection des ronflements et des pauses respiratoires) afin d’évaluer des indices comme l'index d'apnée-hypopnée.
- Les capteurs d’efforts respiratoires permettent d’évaluer l’activité thoraco-abdominale ou des capteurs mandibulaires qui se fixent sur le menton pour analyser la respiration nocturne au cours du sommeil.
- L’enregistrement des sons respiratoires peut être capté à l'aide de dispositifs spécifiques placés sur le cou ou devant le visage via un smartphone, qui enregistre les bruits respiratoires, facilitant ainsi le dépistage à large échelle.
- Le Doppler permet de détecter les variations de volume liées aux mouvements respiratoires et cardiaques. Ces technologies offrent un accès à des paramètres physiologiques tels que la fréquence respiratoire, la fréquence cardiaque et sa variabilité, ainsi que le volume courant. Elles permettent également d'enregistrer les mouvements du patient, fournissant ainsi une analyse complète de son activité physiologique.
Toutefois, plusieurs défis subsistent. La validation clinique sur des cohortes élargies reste indispensable, tout comme la prise en compte des désaturations en oxygène pour évaluer la sévérité des apnées du sommeil.