Codéine, tramadol, oxycodone, fentanyl, … Près de 10 millions de Français ont reçu au moins une prescription de médicaments opioïdes antalgiques (MOA), un chiffre en constante augmentation, ce qui pose des risques liés à une mauvaise gestion de ces médicaments.
Pourquoi cette mission ?
La dépendance aux opioïdes est un problème majeur de santé publique, avec des risques importants pour les patients et leur entourage. En France, environ 30% des patients traités par opioïdes de palier II présentent des signes de dépendance ou d’abus. La mission vise à prévenir ces complications, en sensibilisant les patients aux risques liés à la prise prolongée et en leur proposant des solutions alternatives ou complémentaires pour la gestion de la douleur.
Pour qui ?
Ces courts échanges concernent les patients de plus de 18 ans sous traitement par tramadol, codéine, poudre d’opium, dihydrocodéine, ou nalbuphine prescrits pour des douleurs modérées à sévères. Ils sont proposés dès le premier renouvellement de leur ordonnance.
Comment se déroule l’entretien ?
Lors de cet entretien, le pharmacien :
- Informe sur les effets secondaires les plus fréquents et les risques liés à ces traitements et notamment en cas de prise prolongée ;
- Rappelle les règles de bon usage, l'importance du respect de la prescription (doses, voie d'administration, horaires de prise et durée de traitement) ;
- Alerte sur certaines associations médicamenteuses ;
- Évalue le risque de dépendance aux traitements grâce notamment à un questionnaire « Prescription Opioïd Misuse Index » (POMI) ;
- Donne les informations nécessaires sur la démarche pour stopper le traitement, la surveillance de l’apparition éventuelle des signes de sevrage lors de l’arrêt ;
- Demande au patient et à son entourage de ne pas stocker de médicament opioïde, en rapportant les médicaments non utilisés en pharmacie ;
- Insiste sur le fait de ne pas donner son traitement opioïde à une autre personne, même si les symptômes sont les mêmes.
En cas de suspicion de surdosage (questionnaire POMI ≥ 2), le pharmacien alerte le prescripteur ou le médecin traitant par messagerie sécurisée.
Pris en charge à 70% par l'Assurance Maladie, voire 100% selon la situation de la personne, ces entretiens « opioïdes » s’ajoutent aux autres missions d’accompagnement du pharmacien pour des patients chroniques, sous traitements anticancéreux oraux, sous anticoagulants, des asthmatiques, des femmes enceintes ainsi qu'aux bilans de prévention.