Transformations physiques, changements psychosociaux, bouleversements hormonaux… C’est sans doute le cumul de ces trois principaux facteurs qui participe à la survenue de troubles de l’humeur, de changements émotionnels intenses, chez la mère après l’arrivée de bébé.
Trois types de situations en post-partum sont observées
- Le « baby blues » est courant, il touche plus de 50% des nouvelles mères. Débutant quelques jours après l'accouchement, généralement entre le 2e et le 5e jour après la naissance. Il se caractérise par des sautes d'humeur, des pleurs fréquents, une sensibilité accrue, une asthénie, ou encore des troubles du sommeil. Ces symptômes disparaissent d'eux-mêmes et ne durent pas plus d’une semaine.
- La dépression post-partum est plus sévère et durable et affecte environ 13% des nouvelles mamans. Elle survient dans 90% des cas dans le premier trimestre suivant l’accouchement. Elle se manifeste par une tristesse persistante, un sentiment d'inutilité, une perte d'intérêt pour les activités quotidiennes et des difficultés à se lier avec le bébé. Les nouvelles mères peuvent se sentir accablées, anxieuses et avoir des pensées négatives concernant leur capacité à être parent. La dépression post-partum nécessite souvent un traitement, incluant une thérapie et parfois des médicaments. Sans traitement, elle peut durer de quelques mois à plusieurs années, augmentant le risque de récidive pour les grossesses suivantes. De plus, non traitée, elle peut avoir des conséquences à long terme sur le développement émotionnel et cognitif de l'enfant.
- La psychose puerpérale est plus rare et surviendrait chez 0,2% des nouvelles mères. Elle se caractérise par des symptômes psychotiques tels que des hallucinations, des idées délirantes, une agitation sévère et des troubles du sommeil. Les femmes atteintes de psychose postnatale sont souvent désorientées et peuvent représenter un danger pour elles-mêmes ou pour leur bébé. La prise en charge de la psychose postnatale nécessite souvent une hospitalisation et un traitement par des antipsychotiques, des antidépresseurs et une thérapie intensive.
Reconnaître ces nuances permet de fournir un soutien efficace et de prévenir les complications à long terme aussi bien pour la mère que pour son enfant.